LE GRAAL ET LES TEMPLIERS

Publié le par Chrestien de Troyes

Dans le récit des chevaliers de la Table Ronde de Wolfram d’Eschenbach, le troubadour germanique, « Le païen Flégétânis découvrit, en examinant les constellations, de profonds mystères dont il ne parlait qu’en tremblant. Il était, disait-il, un objet qui s’appelait le Graal. Il en avait clairement lu le nom dans les étoiles. Une troupe d’anges l’avait déposé sur terre puis s’était envolée bien au-delà des astres. Les anges étaient trop purs pour demeurer ici-bas. ». Selon lui, le Graal était un « objet céleste », qui contenait la Science des Sciences résumant le passé, le présent et l’avenir de l’Homme. Cet objet « venu d’aileurs aurait été déposé sur terre par des « Etres Célestes » pour éclairer l’Humanité sur son sort et lui apporter la « Connaissance ».

Le Graal aurait, selon lui, séjourné successivement à Jérusalem, à Rome puis en Espagne wisigothique, déposé dans une crypte creusée dans le rocher de Montségur, temple solaire des Cathares d’Occitanie. Ainsi Montségur est devenu « le Château du Graal ». attendant toujours le « Chevalier fol et pur » qui révèlera au monde le message lumineux du Graal. Selon la tradition pyrénéenne, Montségur est toujours considéré comme le Château du Graal, l’écrin renfermant le trésor mystique.. Dans un récit conté par un berger ariégeois il est fait mention de l’épisode suivant::« Au temps où les murailles de Montségur étaient debout, les Purs y conservaient le Saint-Graal.
L’Allemand Otto Rahn chercha le Graal à cet endroit, entre 1929 et 1936, au cours de plusieurs séjours dans la région pyrénéenne. Ses recherches n’aboutirent pas et une expédition allemande fut organisée en 1943 pour retrouver le Graal d’après les indications du chercheur allemand » ...
(Otto RAHN, La Croisade contre le Graal (Stock-Paris, 1933))

Le Graal, au plan symbolique, était le cœur, la fontaine d'amour qui contenait l'étincelle divine. Le dévoilement du cœur, la quête du Graal, ne pouvait se faire qu'au travers d’une foi pure. Il fallait rassembler les pierres éparses, œuvrer de l'équerre et du compas pour les remettre en ordre régulier, chercher la ligne du méridien en allant de l'Orient à l'Occident, puis regardant du Midi au Nord, enfin en tous sens pour obtenir la solution cherchée. Image de l'univers divin et reflet terrestre des modèles célestes, le temple représentait le cosmos. Les mystiques ne manquèrent pas de faire de l'âme immortelle des hommes le temple sacré du Saint-Esprit dont le rôle fut central dans la pensée des Templiers.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

Le rouleau de cuivre de Qumrân, trouvé avec les manuscrits de la Mer Morte en 1952, faisait état d’un trésor caché en l’an 68 dans 64 cachettes répertoriées. Selon la légende, les premiers chevaliers du Temple  de Salomon auraient trouvé des voûtes secrètes sous le Temple de Salomon à Jérusalem. Là, ils auraient découvert un trésor énorme, des richesses incalculables ; et au milieu de tout, le Saint Graal, l’arche d’alliance des Hébreux, contenant les tables de la Loi offertes à Moïse par Dieu. Par la suite, les Templiers auraient ramené le trésor clandestinement en Europe, et il serait devenu la base de leur nouveau pouvoir économique.

Le temple était le lieu central et intemporel où se manifestait dans toute sa plénitude la Présence réelle du divin. Aussi, tout temple constituait un centre du monde, un omphalos, en même temps qu'une "Terre Sainte" qui échappait à la contingence du monde profane, à ses forces perturbatrices et à son involution. Le temple se suffisait à lui-même, créant son propre espace sacralisé et s'y résumant. II était à la fois le macrocosme et le microcosme du monde et de l'homme. Dans l’Antiquité, le temple, lieu hors du temps profane et partie intime du temps sacré, n'était pas destiné à accueillir la foule des fidèles dont les dévotions, rites et sacrifices s'effectuaient sur le parvis s'étendant devant l'édifice. De ce fait, le temple gardait intacte la nature sacrée de son espace où pouvait alors agir et se développer librement la puissance divine qui y avait élu domicile.

Le Graal, aurait été ce récipient de la connaissance des mystères de la Création divine, déposé dans un temple, le Temple du Graal, dont personne ne pouvait franchir la porte à l'exception de l'Élu, tel que le fut Galaad dans le récit de Chrestine de Troyes, le plus parfait des chevaliers. Le temple était ainsi la matérialisation ésotérique d'une religion "rationnelle", intériorisée. Le nom de l'Ordre fondé par Hugues de Payns n'était pas seulement lié à un lieu géographique - l'emplacement du Temple de Salomon -, mais il découlait, analogiquement et symboliquement, de l'image universelle du temple comme récepteur et condensateur de la force divine émanée, et conservateur des secrets du Principe originel. Le Graal était un objet de puissance infinie qui était réceptacle des forces divines. Il permettait notamment de faire naître en chacun la paix et la conscience et de bâtir son Temple intérieur, d’ouvrir le chemin de la Connaissance à ceux qui le désiraient et de les amener à l’initiation.

Publié dans leonziemetemplier

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